On a tous le même besoin dans la vie, le même objectif, le même désir profond: être aimé. La seule chose qui nous différencie les uns des autres, c'est notre façon de chercher l'amour.
Chercher l'amour c'est chercher l'attention de l'autre, son regard, son approbation, si possible ses félicitations, parce qu'enfant, c'est à travers cela qu'on a appris à exister. Plus on a manqué de cet amour dans l'enfance et plus on le cherche en grandissant, à l'excès. Souvent, ce qui a fait que nos parents nous ont accordé de l'attention constitue des habitudes que l'on garde en tant qu'adulte. Tous les détails sont retenus par notre inconscient d'enfant et des comportements réflex naissent en nous.
Si nos parents nous félicitent parce qu'on est bien apprêtés, devenus adultes nous porterons grande importance à notre apparence et serons les premiers à se sentir rassurés et réconfortés par beaucoup de like sur un selfie. Si nos parents nous ont félicité parce qu'on a fini notre assiette, devenus adultes, nous trouverons du réconfort dans un bon repas, ou dans du sucre si le petit gâteau au chocolat était une récompense et qu'être privé de dessert était la punition... Si nos parents manifestaient leur affection lorsqu'on pleurait, devenus adultes, nous aurons toujours tendance à nous plaindre, voir à nous attirer inconsciemment des ennuis, ou des blessures, car le réconfort apporté par autrui dans ces moments là aura le même goût que l'amour. Pour ces personnes là, ne pas avoir de soucis peut même donner l'impression d'être inintéressants. Les enfants qui seront félicités par leurs parents pour leurs réussites, la fierté qu'ils apportent à la famille, leur talent, vont courir adultes après le succès, les honneurs, voir la compétition s'il leur a été dit qu'ils devaient être les meilleurs. Ces adultes existent à travers leurs accomplissements. Pour ces personnes là, un échec peut amener une crise existentielle. La même chose peut se produire pour les enfants à qui ont a appris que le "qu'en dira-t-on" est une priorité. Ou pour les enfants qui grandissent avec une éducation religieuse, ou politique ou idéologique, et luttent pour vivre en dehors de ces prismes de pensée.
Nous avons tous grandi dans un schéma éducationnel que nous n'avons pas choisi. Parfois il ne correspond pas à notre être profond et c'est là que naissent les dissonances. J'ai pour ma part été élevée par une belle-mère maîtresse de maison et femme d'intérieur hors paire, moi qui aimais sauter dans les flaques, me rouler dans l'herbe et dormir dans le box des chevaux. J'ai attendu d'avoir 30 ans pour m'assumer, et me sentir libre, après avoir joué le jeu de maîtresse de maison pendant des années.
Ce post n'a pour ambition de critiquer aucun mode éducatif, mais d'amener chacun à se questionner : qu'a-t-on attendu de moi? Et cela peut inclure les attentes de l'école... Suis je toujours inconsciemment en train de chercher à satisfaire ces attentes? Autrement dit, suis-je vraiment moi-même ?
Car la vérité est là : ce que l'on est, est toujours beau. Quand c'est assumé pleinement, c'est comme une fleur qui revendique son parfum en s'extasiant au soleil. Ce que l'on est, est toujours aimable, lorsque l'être est libre, qu'il s'exprime au bon endroit, et qu'il est entouré des bonnes personnes...
Alors, avis aux parents qui ont la lourde tâche d'élever les adultes de demain, pour en faire des êtres libres et heureux au-delà des valeurs que vous leur transmettez, félicitez-les lorsqu'ils s'amusent, lorsqu'ils répandent la joie, lorsqu'ils sont détendus, lorsqu'ils sont eux-mêmes, lorsqu'ils ne font rien de spécial parfois. Et surtout félicitez les collectifs d'enfants lorsqu'ils s'entraident et pensent les uns aux autres, sans cibler personne.
Car c'est vous les parents d'aujourd'hui qui pouvez libérer le monde de ses névroses et faire du rire le seul vrai mode de décompensation des adultes de demain.
Avec tout notre Amour à tous
Comentários